Lavis des castors

Je me souviens des différents restos, chinois, japonais, classique de hamburgers et des mexicains, plein de restos mexicains. (l'un d'eux avait affiché "la blague la plus mauvaise du monde", et elle était vraiment navrante)
Je me souviens des eschscholzia de Californie qui poussaient comme du chiendent, et du parc où se fêtait le jour de la terre.
Je me souviens de la vue sur la mer, de la plage, de la falaise. Des plates-formes pétrolières au loin, que je trouvais belles dans la nuit même si je savais que la coloration noirâtre de certains rochers leur devaient quelque chose.

Je me souviens des maisons de fraternité et de sororité, ornées de lettres grecques. Les français, mauvaises langues, disaient que c'étaient les seules lettres grecques que les étudiants connaissaient.
Je me souviens de l'université, et du panneau What part of "no food, no drinks" don't you understand? à l'entrée de la bibliothèque.
Je me souviens des étudiants qui répétaient des chorégraphies jusque tard le soir.

Je me souviens de l'alcool coulant à flots, mais seulement à l'intérieur des propriétés privées.
Je me souviens de la soirée: "Take back the night".
Je me souviens des canards col-vert, et de m'être dit: "C'était bien la peine de faire la moitié du globe pour voir les mêmes oiseaux que dans le parc de ma ville natale."

J'ai vécu un an à Isla Vista. J'étais insouciant, et je trouvais qu'il y faisait bon vivre.
J'ai marché aux mêmes endroits, je suis passé dans les mêmes lieux où vendredi, un type a roulé et tiré dans la foule, tuant trois personnes et en blessant treize, cela après avoir poignardé à mort trois personnes.