Lavis des castors

Lorsque j'ai entendu les déblatérations des ministres sur la nécessité de virer les immigrés de leurs squats à grands coups de pompe dans le cul, tout cela pour leur bien, j'y ai tout de suite pensé.

Ce matin j'en ai eu confirmation: Le squat du 26, rue de la Tome-Issoire (Paris, XIVe) va être vidé de ses occupants. Le promoteur a dû sabrer le champagne.

Pour ce qui ne connaissent pas l'endroit, il suffit de dire que ce squat concentre (bien malgré lui) la vie associative du quartier. Il faut dire que tout y est à protéger - Et que l'on veut tout y démolir.

C'est ici qu'était situé la dernière ferme de Paris. Vous ne saviez pas qu'il y avait des fermes dans Paris même? Ce n'est pas grave, vos enfants ne le sauront pas non plus, et ceux qui viendront après encore moins. Jusqu'au jour où un historien prouvera que les parisiens étaient ravitaillés en lait par les extra-terrestres, ou que personne ne buvait de lait dans les grandes villes avant l'invention du procédé de stérilisation UHT.

Parce que le promoteur n'attend que l'expulsion des Squatteurs pour démolir l'immeuble, injecter du béton dans le sous-sol, (détruisant au passage la carrière de Port-Mahon, monument historique) et construire un immeuble de standing (reportant les contraintes du sol sur les immeubles voisins, les fragilisant au passage) où, à part peut-être le concierge, aucun pauvre ne mettra jamais les pieds (soit dit en passant, c'est totalement contraire au testament de l'ancien propriétaire des lieux, qui avait demandé à ce que l'endroit soit toujours consacré aux pauvres et aux indigents)
Mais bon, il touchera plein de fric, c'est ce qui compte.

Et les expulsés, ils seront relogés, non? Oui, pendant quinze jours. Après, ils reviendront dans l'immeuble, si celui-ci est encore debout, ou dormiront dehors, si il ne l'est pas.

Et l'appartement, il est insalubre, non? Ben, il faut attendre que l'expert se prononce à ce sujet. Mais après l'expulsion, bien entendu: le bien être des Squatteurs, cela n'attend pas.

Bonjour Castor, je partage ta colère devant les expulsions qui commencent à se mettre en place dans le plus total mépris de la dignité humaine. Je suis révolté de l'attitude de Sarkozy et j'espère que les réactions seront vives et rapides. Ironie du sort (mais ce n'est peut être pas un hasard), le premier immeuble "vidé" ce matin se situait rue de la Fraternité qu'on pourra bientôt rebaptiser impasse de la fraternité et de l'égalité avant d'opter définitivement pour boulevard du libéralisme triomphant.

Bonjour, Castor
ce soir en effet, on expulse rue de la Fraternité Paris 19
Les élus de la Ville n’ont reçu aucune information, ni les associations qui suivent les familles.
Pour ceux qui peuvent: rendez-vous 18 heures place Rhin et Danube

C'est quelle station de métro?

Euh, cela dure longtemps? Je suis pris jusqu'à sept heures.

C'est Place des Fêtes
Si ça dure longtemps, ben je ne sais pas trop, on vient de les quitter, ils campent dans le parc du Chapeau Rouge.

Si ce n'était qu'une expulsion, ce serait trop simple. Mais le problème du 26, rue de la Tombe-Issoire est un cumul d'une grande partie des maux et des inquiétudes du quartier. La spéculation immobilière, le respect de l'histoire, le respect des hommes, la solidarité entre habitants pour ne citer qu'elles. C'est une partie du quartier qui est en jeu.

Je ne sais pas dans quelle mesure l'expulsion s'est faite dans le respect ou non de la dignité humaine. Mais je sais qu'une partie du quartier ne voit pas d'un bon oeil le départ des squatteurs. Pas toujours pour des raisons humanitaires, certes.

Tu sais le respect de la dignité humaine dans le domaine des expulsions, c'est vraiment pas génial!
Il y en a qui veulent rester et d'autres qui veulent qu'ils partent, alors...............
La police est aussi gracieuse qu'un certain soir à Chateau-rouge.

Les expulsés de la rue de la Fraternité campent square du Chapeau Rouge Paris 19 : "secours, ils avaient payé des travaux de remise aux normes de l'électricité, ils étaient en voie de relogement.Le squat de la rue de la fraternité est une ancienne imprimerie qui a sans doute la malchance de se trouver dans une zone verte et pavillonaire d'un Paris campagne du 19 ème arrondissement, idem pour le squatt de la rue de la Tombe issoire comme le faisait remarquer Castor.On peut rendre visite aux familles, square du Chapeau Rouge (métro Place des Fêtes ou Rhin et Danube.)Actuellement les mamans manquent de serviettes de bain, de brosses à dents et dentifrice, d'oreillers et de vêtements pour changer les enfants.Une solidarité s'organise au niveau du quartier mais il serait fortement souhaitable que le plus grand nombre de personnes "

Je reviens à l'instant du campement des immigrés squatteurs, au Chapeau Rouge (où allait jouer mon papa quand on était pauvres).

J'ai vu des tentes énormes, des blancs croix-rouge qui travaillent, et des noirs qui (vous allez rire) bronzent sur l'herbe.

Est-ce qu'on a proposé des chambres d'hôtel à ces gens ?

Si oui, quoi y'en a eux faire ici ?

Pourquoi s'émeut-on d'un squatt insalubre ?

Je veux des réponses, pas de la polémique.

Qui rot chie ?

On s'émeut parce que:
- Le squat de la Tombe-Issoire devait recevoir un expert pour vérifier son état de salubrité. Il eût été logique d'attendre les résultats de l'expert avant de prendre la décision de virer des gens.
- Le gouvernement agit avec inconséquence, il vire des gens sans avoir d'abord trouvé à les reloger (Si il lui suffisait de quinze jours pour trouver un logement à tout le monde, il pouvait très bien les laisser quinze jours de plus dans le squat, certains y sont depuis quinze ans).
- L'immeuble en question, avant d'être fermé et squatté, était un refuge social. Et l'ancien propriétaire avait demandé dans son testament qu'il soit utilisé à des fins sociales. Faire habiter des immigrés dedans est donc dans l'esprit du lieu.

Les grandes villes italiennes vivent la même chose tous les jours... dans la plus grande discrétion, bien entendu. Excellent coup de gueule!

Bonjour Kirochi
Si tu as été au square de la butte du Chapeau Rouge, tu as vu une tente énorme de la croix Rouge.
ce sont les familles qui ont choisi de rester camper dans le square, ils savent que les chambres d'hôtel sont en général un piège.
Ils restent là car les enfants sont scolarisés rue du Général Brunet et rue des Lilas, les enfants rentrent à l'école ce matin.
Les associations sont émus par les 196 lieux insalubres de Paris et celà depuis des décennies.
Il n'y a pas eu de véritable volonté politique pour changer cet état de chose.
Des enfants sont atteints de saturnisme, tout le monde le sait, mais les pouvoirs publics ne bougent pas ou si peu, trop coûteux et pas de politique réel du logement.

Merci pour vos réponses (castor et sarah-k).
Je discerne dans vos articles quelques traces d'humeur contre le gouvernement en place (et non pas l'état, qui est moi, donc seul Ravachol est concerné par cette dernière phrase qui n'a aucun rapport avec la survie des Bélugas en Afrique du milieu), mais je comprends quels sont les motifs de votre queue de goule (oui, oui, ça fuse ...), et je partage avec vous la majorité d'entre eux.

Akim Allemand Vôtre,

Kirochi

(P.S. : si vous n'avez rien compris où si le fait de placer de l'humour douteux dans mes messages les plus sérieux vous déplaît, faites-le moi savoir par un silence méprisant s'il vous plaît ^^)

t'as raison! Il ne faut pas confondre un bon appartement chaud et un Bonaparte manchot!!

Je vois que j'ai fait des émulsions (sans aucun rapport avec Israël, soit dit en passant).

Enfin bon, la démarche de pingouin de notre Napo national me fait penser aux trois incendies, dont un criminel révélé officiellement (elles sont pas bêtes, les filles ! Foutre le feu à une boîte aux lettres ! J'essaierai ça la prochaine fois que je voudrai spammer un communiste ^^)

Au revoir Président !!!!!

Les expulsés de la rue de la Fraternité campent square du Chapeau Rouge Paris 19 : "secours, ils avaient payé des travaux de remise aux normes de l'électricité, ils étaient en voie de relogement.Le squat de la rue de la fraternité est une ancienne imprimerie qui a sans doute la malchance de se trouver dans une zone verte et pavillonaire d'un Paris campagne du 19 ème arrondissement, idem pour le squatt de la rue de la Tombe issoire comme le faisait remarquer Castor.Ce que dit la loi : même pour un immeuble squatté, la police ne peut procéder à une expulsion qu'après un jugement, sauf si l'immeuble est frappé par un arrêté de péril imminent signé par le préfet de police.les deux immeubles vidés étaient frappés d'une décision d'expulsion rendue par les tribunaux.Ce que nous contestons fortement ce sont les méthodes pour le"