Lavis des castors

Si on vous donne le choix entre une part de Pavlova et une part de Palmade, prenez la Pavlova.

Je ne sais pas quelle mouche a piqué mon fil info, mais j'ai été inondé d'articles sur un accident de la route, causé par un chauffeur ayant abusé de substances illicites, le genre d'infos que l'on peut (malheureusement) lire dans toutes les feuilles de chou locales à la rubrique des chiens écrasés, mais qui parce qu'elle implique quelqu'un de connu arrive aux infos nationales.

Et on a eu droit à tout, l'avis des proches, des collègues de bureau, des camarades de bistrot, des voisins de l'accident, des copains de maternelle, des spécialistes autoproclamés dotés d'une thèse de doctorat trouvée dans une pochette-surprise, d'un mec qu'on sait pas qui c'est mais qui passait par là, d'hommes politiques fraîchement sortis de cabane, de chroniqueurs d'extrême droite qui donneraient leur avis sur l'influence de la pratique du point de croix sur la fréquence des mycoses du pied si ça leur rapportait du temps d'antenne, du stagiaire de troisième et j'en passe.

Sans compter toutes le fois où l'on a eu des nouvelles pour dire qu'un proche n'avait pas encore donné son avis, qu'il n'avait pas changé d'avis sur le fait de ne pas donner son avis ou qu'il avait changé d'avis sur le fait de ne pas changer d'avis sur le fait de donner ou non son avis.

Je suis bien content que cela se soit calmé un peu, parce que même je ne lisais pas les articles, j'étais obligé de me taper les titres.

Vous me direz sans doute que juste avant, il y avait une étoile de l'industrie du divertissement qui faisait son retour lors du tournoi de super-ballon (je francise les mots sinon ça devient illisible), et qu'on a eu droit à un article sur sa prestation, ses fans, ses détracteurs, son ventre, son maquillage, son manteau, ses chaussures, son père et sa traductrice en langue des signes, et que je les ai tous lus.

Certes mais d'une part l'homme est un être de contradictions, d'autre part on restait quand même une magnitude au dessous.

Je dirais bien un truc pour conclure mais je n'ai pas d'idées, et si j'attends encore de trouver une formule pour finir mon article, cela va encore me prendre six mois et mes trois lecteurs se plaindront que mon écriture est sporadique.