Lavis des castors

Le soir tombait, et les ombres commençaient à s'allonger avec une célérité paresseuse. Saint-Cyprien n'est pas sous les tropiques, mais le jour y tombe plus tôt que dans la région parisienne. Corinne fit la tête en constatant qu'elle ne pourrait plus bronzer ce jour-là. Elle se leva, rassembla ses affaires, nous dit de ne pas remonter trop tard et s'en alla. Je repliai mes cours et la suivis, laissant les filles continuer à profiter de la plage.

"Tu n'étais pas obligé de me suivre, tu sais. De plus, il est hors de question que je te cède la première place dans la douche.
- Je sais mais la plage n'est pas le meilleur endroit pour réviser, alors je préfère remonter dans l'appartement tant qu'il n'y a personne.
- Et pourquoi ne prendrais-tu pas une pause? Ce n'est pas comme s'il y avait une session de rattrapage en septembre, tu as encore plein de temps devant toi avant les concours.
- En fait, pour chaque année où l'on passe le concours on a droit à une pénalité supplémentaire, c'est pour cela que je bosse pour la compenser. Et puis, je ne sais pas trop quoi faire d'autre, pour m'empêcher de me faire du mouron à cause de l'année à venir.
- Hum. Ce n'est pas une trop bonne idée de se laisser prendre en otage par sa conscience, si tu veux mon avis. Qu'elle te donne des coups de pied au cul quand il le faut, c'est une bonne chose, mais pas qu'elle te retienne prisonnier.
- Ce n'est pas faux, j'espère pouvoir décompresser après un peu de vacances. Mais en ce moment ce n'est pas encore possible."

En arrivant à l'appartement, Corinne confia l'épluche-légumes à Benoît et se dirigea vers la salle de bains. Avant de commencer l'épluchage, celui-ci brancha la vieille radio qui ne capte que France-Inter et uniquement si l'on ne passe pas entre elle et la station émettrice; celle-là même que l'on trouve dans tout appartement de plage qui se respecte. Il faisait trente degrés, mais les patates se pelèrent quand même. Jean Ferrat vint lui rendre visite, entre deux bavards et au milieu des haricots verts. Certes, la montagne n'était pas loin, on pouvait voir le massif des Albères du balcon maritime, mais Benoît pensait tout de même que La mer aurait été plus appropriée dans les circonstances. Enfin, il fallait bien penser à tous les vacanciers en train de randonner dans le Cantal. Une détonation sourde le tira de sa rêverie. Une série de chocs suivit, qui lui rappela le flambage de poutrelles métalliques dans un film catastrophe. Il soupira: "Pfff, mamie aurait pu faire changer le chauffe-eau, depuis le temps qu'il a envie de nous péter à la gueule." Il se prépara, car ce cataclysme bénin annonçait un passage de relais à la douche.

"Tu as l'air de bien savoir t'y prendre avec les enfants", fit remarquer Claire à Arnaud avec la froideur chaleureuse qui la caractérisait.
"oh, je fais mon possible, lui répondit Arnaud, qui distribuait les jouets de plage entre Élise et Sophie. C'est dommage que Benoît ait du rentrer plus tôt.
- Faut bien qu'il bosse. On te revoit demain, je suppose?
- Euh, oui c'est d'accord. Alors à demain!
- A demain."
Les filles remontèrent, et trouvèrent Corinne dans le séjour, clope au bec, en train de se passer du vernis incolore sur les ongles. Une vieille cocotte-minute sifflait doucement dans la kitchenette, et la radio diffusait Le téléphone sonne.
"Tiens, t'es toute seule?
- Non, Benoît est en haut, il révise ses maths, je crois, il s'est mis sur la terrasse comme cela vous avez la chambre libre."

Benoît faisait les cent pas, une partie du cours étendue par terre, à moitié sortie de son classeur, une feuille dans la main, consacrée aux règles de Bioche. Un nuage de fonctions trigonométriques tourbillonnait dans sa tête, dans lequel il picorait des morceaux de démonstration. "Dis donc, tu...", commença une voix, dont la main associée ouvrait la baie coulissante menant au balcon, sans avoir eu la présence d'esprit de fermer une seule des portes reliant les pièces entre elles.

Traversant la totalité de l'appartement, le vent s'engouffra, et les feuilles du cours de maths s'envolèrent du balcon, dégringolant sur les jardins et appartements du dessous comme les plumes éparpillées d'un ornithanthrope. Benoît poussa un cri, et s'effondra inanimé.

- Les trois oxymores, c'est bon.
- Le prisonnier, y'en a un.
- Le people récemment disparu, c'est bon. (Certes, c'est un chanteur, mais il n'est pas roi de la pop)
- L'allusion au manga devrait être transparente à celles et ceux qui l'ont lu.

La première partie est finie, j'attends vos contraintes pour démarrer la seconde.

Nouvelle contrainte : la prochaine partie (ou au moins un paragraphe de quelques lignes dans cette partie) ne contiendra pas une des voyelles de l'alphabet, au choix.

Alternative si l'auteur est assez inspiré : le premier paragraphe ne contiendra pas de a, le second pas de e, le troisième pas de i, etc...

Bon, si une personne me demande de mettre le nom "oiseau" dans la prochaine partie cela risque d'être un peu chaud...

Ben si t'es cap, dans le paragraphe sans y. Tiens, je te mets cette contrainte : mettre le mot oiseau dans le paragraphe sans y. :D

Refusé, une seule contrainte par personne (hé hé hé).

Houhou! Alors j'voudrais comme contrainte un camping-car.

D'accord! (en plus ce sera fastoche)

Bah y a un petit hic : Il faut que les wc's soyent bouchés et pis la douche pour les nains de naheul.

Je suis nouveau. Je propose de mettre le mot oiseau dans un paragraphe qui ne contiendrai aucun y et placé à la fin du chapitre.

Ah! Oui, un paragraphe ne contiendrait pas de e comme dans la disparition .....

Copieuse !

Evidemment puisque j'ai copié sur toi, Liz !

Bon, on dit:
- un paragraphe ne contenant pas une voyelle (a,e,i,o,u) pour Liz
- un camping-car pour BrigetJones30
- un paragraphe contenant oiseau mais pas y pour Sarah-K

Bon, j'ai modifié un peu les contraintes pour les adapter aux règles, mais c'est bien d'accord, hein? De toutes façons si cela n'était pas d'accord, il faudrait renégocier, on arriverait au même résultat et vous n'auriez pas le prochain épisode avant bien plus longtemps. (vous avez vu, j'ai appris à négocier "à la patronale")

Ah oui, le manga parodié est Tsubasa -RESERVoir CHRoNiCLE